L’installation « Sensorial Skins » se concentre sur les capacités sculpturales des matériaux organiques quotidiens : peaux, membranes et biofilms.
Les peaux sensorielles sont des surfaces de contact complexes. Elles éveillent nos sens par leur matérialité, leurs textures, leurs pigments et leurs odeurs. Certains de ces tissus sont cultivés par des bactéries, d’autres sont le résultat de processus de transformation qui rappellent une pratique alchimique, mais qui s’appuient désormais sur un travail de terrain et une méthodologie scientifique.

L’installation ‘Sensorial Skins’ à P.A.R.T.S consiste en une table avec des peaux, un aquarium avec des organismes symbiotiques vivants et une installation vidéo en collaboration avec le chorégraphe Fabrice Mazliah.

Aquarium avec Acetobacter xylinum _bruxelles (2024)

Dans un grand aquarium, un processus de fermentation a lieu. Le processus génératif est dans un état constant de transition. C’est ici que sont créées les peaux sensorielles. Le tissu
Le tissu bactérien réagit à des facteurs invisibles variables tels que la température, l’humidité et les enzymes locales présentes dans l’eau et dans l’air. Chaque peau sensorielle nouvellement cultivée est donc le résultat unique du site spécifique où elle est cultivée, avec son propre métabolisme et ses spécificités esthétiques.

Table wih skins
Les peaux sensorielles se dilatent, s’enroulent et durcissent en fonction de la température ou de l’humidité de l’air. Elles sont appelées peaux sensorielles pour souligner leur nature vivante et évolutive.

Avec un flair pour l’esthétique quotidienne, les installations transforment le naturel en culturel. Elles traduisent les pratiques de collaboration entre les humains et les micro-organismes ; elles dévoilent les processus par lesquels la matière organique quotidienne est transformée en bio-tissus tactiles.
À leur tour, ces matériaux nouvellement façonnés deviennent les éléments de sculptures douces, leurs pigments captant la lumière du soleil lorsqu’ils sont drapés sur des structures métalliques. Ils nous invitent à les toucher. Ils vivent. Leurs biomatériaux réactifs se rétractent, durcissent ou se ramollissent en fonction de l’humidité et de la température de leur environnement.

Installation vidéo en collaboration avec Fabrice Mazliah

En 2022, Fabrice Mazliah a développé une performance pour les étudiants du P.A.R.T.S en collaboration avec An Marie Maes.
La performance s’inspire du travail de la biologiste Lynn Margulus et de sa compréhension du corps humain comme un écosystème cohabitant avec de multiples autres formes de vie. Cette performance explore ce que cela signifie de se percevoir, de percevoir notre corps comme n’étant pas strictement humain mais comme une communauté d’organismes interdépendants, cohabitant et interagissant les uns avec les autres, s’approvisionnant mutuellement, vivant ensemble.
Dans cet exercice de co-bien-être, divers éléments sont invités, tels que les peaux sensorielles. Anne Marie Maes est une artiste qui explore la frontière entre la nature, l’art et la science. Elle utilise des méthodes scientifiques et biotechnologiques pour explorer les systèmes vivants et les écosystèmes en tant que sujets artistiques, créés à l’aide de médias biologiques, numériques et traditionnels. Dans ‘Sensorial Skins’, elle se concentre sur le pouvoir de transformation des bactéries, en soulignant les processus naturels de collaboration et de symbiose ».